Cultiver sans eau… mais cultiver l’eau
Un nouveau chapitre passionnant s’écrit dans l’histoire d’un domaine multiséculaire.
Fin de la taille en ce vendredi 14 mars 2024 sur nos magnifiques vignes toujours conduites en gobelet languedocien, depuis 1701 et 10 générations. Un cycle de plus, un hiver de plus.
Quel bilan tirer de ce millésime 2024, et qu’escompter du millésime 2025 qui se prépare ?
Des faibles rendements autant subis que choisis
La sécheresse que nous connaissons depuis 2 ans se traduit très concrètement : -30% de rendement en 2023 et -50% en 2024. Nous avons rentré du joli raisin, vinifié de belles cuvées, mais le volume n’était pas au rendez-vous.
La vigne se préserve et nous l’accompagnons dans ses réactions en lui demandant moins : « ajuster la charge à la vigueur » est l’un des principes essentiels de la taille douce que nous appliquons au Pech d’André. La vigne a pu faire moins de réserves cette année et la taille que nous avons pratiquée cet hiver est en conséquence. Nous savons donc que le millésime 2025 sera peu abondant, sinon nous épuiserons et fragiliserons les vignes.
Les pluies que nous avons reçues cet hiver et qui arrivent encore en ce début de printemps nous permettront, si elles se poursuivent, d’ajuster cet équilibre au printemps, lors des travaux en vert : au moment de l’ébourgeonnage, nous pourrons choisir de laisser plus de sarments et donc plus de grappes.
Cultiver sans eau
Depuis toujours nous cultivons la vigne sans irrigation. Nous sommes convaincus que la vigne peut produire dans nos conditions pédoclimatiques, surtout si l’on ne cherche pas de gros rendements mais plutôt un objectif qualitatif, et sous réserve d’adopter des pratiques adaptées : taille en gobelet, petites parcelles, sol vivant et couvert, environnement naturel et arboré.
Mais avec l’évolution du climat, ses excès et ses variations parfois brutales, cette démarche peut trouver ses limites.
Cultiver l’eau
Ces dernières années, les connaissances autour du cycle de l’eau ont profondément évolué. On sait maintenant que 60% des pluies proviennent de l’évapotranspiration. Pour faire simple, ce sont surtout les arbres et les plantes qui font pleuvoir ! Donc semer et planter, c’est faire pousser la pluie !
Ces stratégies sont encore plus efficaces quand elles se déploient à l’échelle d’un territoire. C’est pourquoi nous nous impliquons dans les actions collectives déployées par l’association Chemin Cueillant pour former et accompagner les paysans du Minervois.
Au Pech d’André, nous pouvons aussi agir afin de retenir et valoriser chaque goutte d’eau que nous recevons. C’est l’objectif de l’hydrologie régénérative à laquelle nous nous formons depuis deux ans, pour définir un plan d’action qui sera déployé dans les années à venir sur le domaine : aménagement des fossés, création de noues et de haies, de mares, utilisation des courbes de niveau remarquables (keylines) pour faire circuler l’eau…
L’agroécologie, c’est faire avec le vivant et pas contre lui… mais ce n’est pas ne rien faire ! Nous avons commencé à diversifier nos plantations en choisissant des essences typiques du sud du bassin méditerranéen.
Pour nous accompagner dans le respect de la Terre et nous aider à relever ces défis, rien de plus simple : chacune de nos cuvées est une expression différente de notre travail, mais vous retrouverez toute notre passion dans chaque bouteille !
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