Notre Blanc de Bourboulenc (ou La Rivière Blanche) à l'honneur de l'émission "On va déguster" sur France Inter ce dimanche 20/11/2022, avec les Rencontres des cépages modestes.
Réécoutez la chronique de Jérôme Gagnez qui vous parle avec passion de cette cuvée et de notre travail sur les cépages patrimoniaux du Languedoc... on ne s'en lasse pas ;-) !!
Cadeau pour vous, la retranscription de cette chronique :
"Alors notre cépage blanc modeste, moins de 600 hectares plantés en France, alors je plante le décor : j’ai découvert ce vin, j’ai goûté ce vin dans une rencontre, j’avais l’impression d’être dans un village gaulois, assiégé, où n’y avait plus que des irréductibles qui se réunissent un peu en secret. On était à Saint-Côme d’Olt, c’est heu… vous voyez le cul du monde, c’est derrière, c’est un peu après. C’est sublime, c’est dans l’Aveyron, c’est d’une beauté époustouflante. Tout autour, c’est magnifique, il suffit de lever la tête pour voir des paysages absolument extraordinaires. On est au Sud de l’Aubrac, pas très loin d’Espalion. Et là, vous avez des gars, tous plus fous furieux les uns que les autres, passionnés de cépages modestes. Les cépages modestes, ce sont des cépages que l’on rencontre de moins en moins, parfois de plus en plus, parce qu’il y a quand-même des vignerons qui se remettent à en planter. Ce sont des rencontres créées par Philippe Meyer (…) et Jean Rosen et puis André Deyrieux (…).
Donc, là-dedans, je me balade et je goûte ce Bourboulenc. Rien que le nom se déguste, c’est un des fils du Gouais (…). Le Bourboulenc, c’est un cépage qui est plutôt provençal, en tous cas résolument méditerranéen, très intéressant parce que, avec le réchauffement climatique que l’on évoque dans cette émission et que les vignerons et tous ceux qui mettent les mains dans la terre constatent par eux-mêmes tous les jours, c’est un cépage très adapté à la sécheresse. C’est un cépage qui est de maturité tardive et c’est un cépage qui fait peu d’alcool. Globalement, la mariée commence à être très très belle.
Donc, évidemment, il faut s’intéresser à ce type de cépage, d’autant plus que quand le raisin est mûr, ce qui est toujours mieux pour faire du vin, et bien, on a une jolie aromatique comme vous avez pu le constater dans vos verres où des notes florales assez élégantes, de la délicatesse avec des petites notes de poire et puis parfois un peu de pomme verte, voilà comment se présente ce vin à nous. Cela fait surtout un vin qui est fondamentalement méridional dans son expression gustative, en bouche, dans son touché de bouche, puisque l’on a la rondeur et le gras qui viennent envelopper. C’est pas suave mais c’est onctueux, c’est une caresse et en même temps, il y a une jolie amertume et c’est là où ce vin m’a séduit (…) et où je me suis dit (…) que ce vin-là sera très intéressant sur ces salades amères (…). On avait une rencontre de ces amers très fins. Cela fait un très joli vin, ça fait 9,60 euros.
C’est produit par Mireille et Philippe Lelong, le Domaine du Pech d’André. Alors, le Pech, ça veut dire colline en occitan et c’est un domaine qui est au cœur du Minervois, c’est 30 hectares qui sont amoureusement cultivés par Philippe et Mireille. Ce domaine est dans la famille de Mireille depuis 1701, donc on peut dire qu’ils ont une petite expérience de la viticulture et Philippe, évidemment, se mariant avec Mireille a épousé aussi ce domaine (…). Il y a beaucoup de cuvées, de cépages et il y a un travail que j’ai bien aimé dans ce domaine, c’est que, il n’y a jamais d’élevage bois, c’est que des élevages cuve, on cherche vraiment à proposer un vin où le terroir et le cépage arrivent presque dans leur nudité mais à la fois avec l’envie que l’un et l’autre se révèlent et que l’un et l’autre révèlent l’autre. (…). C’est un vin très accessible, c’est en bio. Voilà, c’est un couple de vignerons formidables."
